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NouvellesFaculté d’adaptation des équipes du CMC en période de complexité : Les expériences dont nous tirons des leçons et qui nous font grandir

Faculté d’adaptation des équipes du CMC en période de complexité : Les expériences dont nous tirons des leçons et qui nous font grandir

Le 15 juin 2022

En février, la Dre Maureen Topps, directrice générale et chef de la direction du Conseil médical du Canada (CMC), a participé au symposium « Perspectives », organisé par le Touchstone Institute. Le thème de 2022 portait sur les perspectives de la virtualisation. La Dre Topps y a fait une présentation sur les expériences vécues dans un contexte en constante évolution, la faculté d’adaptation des équipes du CMC ainsi que les leçons tirées de la prestation d’évaluations à enjeux élevés au cours de la pandémie.


La pandémie a eu pour effet d’accentuer le recours aux outils de communication virtuels en matière de soins de santé et de modèles de prestation d’examens à enjeux élevés. Avant 2020 déjà, le CMC s’intéressait de plus en plus à la virtualisation et en faisait une pratique plus courante, optant en 2008 pour une prestation assistée par la technologie de l’examen d’évaluation du Conseil médical du Canada (EECMC), qui fut offert sous forme d’examen informatisé au Canada et à l’étranger. Au début de la pandémie en 2020, nos intervenants ont appelé le CMC à adopter rapidement des processus virtuels et des plateformes comme la surveillance à distance pour permettre la tenue des examens. Deux ans plus tard, avec un certain degré de réussite et quelques défis derrière nous, ces options de prestation d’examens se sont considérablement améliorées.

En tant que profession autoréglementée, la médecine jouit d’un haut niveau de confiance de la part des patients. Les examens et les processus réglementaires sont essentiels pour entretenir cette confiance et garantir la sécurité des soins.

Avec ce mandat à cœur, et dans un souci d’aider les candidats à poursuivre leur cheminement vers l’obtention d’un permis d’exercice, nos équipes ont mis en place une modalité de surveillance à distance pour l’examen d’aptitude du Conseil médical du Canada (EACMC), partie I, nous permettant d’aller de l’avant avec cet examen, et ont déployé des efforts considérables pour transposer l’EACMC, partie II, dans un format virtuel. Notre objectif était et demeure de produire des évaluations objectives, justes, équitables et normalisées.

Au CMC, la nécessité d’offrir l’EACMC, partie I, en dehors des centres d’examen qui étaient fermés s’est avérée un facteur d’innovation en temps réel. L’annulation des examens en mars 2020 a été pour le CMC l’occasion de se tourner vers un nouveau modèle de prestation. À l’heure actuelle, la moitié des candidats choisissent la surveillance à distance pour passer l’EACMC, partie I, et les données révèlent que ce format n’a aucune incidence sur leur rendement. L’adoption de nouvelles technologies comporte toutefois des défis, et nous ne saurions minimiser le courage et la persévérance des candidats. Déjà accablés par le stress de la pandémie, ceux-ci ont dû faire face à de nombreux écueils techniques dans les premiers mois qui ont suivi le lancement de la surveillance à distance, ce qui a parfois nécessité que leurs examens soient reportés.

Envisager le présent et l’avenir de la virtualisation pour les examens cliniques objectifs structurés

Les tentatives de reporter l’EACMC, partie II, se sont avérées vaines, mais le besoin d’une évaluation objective et normalisée des compétences cliniques dans le cadre du processus pour l’octroi du permis d’exercice existe toujours. Tandis que la plupart des difficultés techniques survenues aux premiers stades de la surveillance à distance pour l’EACMC, partie I, ont été résolues, la réalité fut tout autre pour les examens cliniques dont l’objectif était de reproduire des rencontres réelles avec des patients. Bien que nous ayons été en mesure d’adapter notre contenu d’évaluation des compétences cliniques à une prestation virtuelle, des problèmes de taille se sont vite posés quant à l’évolutivité et à l’ampleur du soutien technique et du personnel requis, compte tenu du fait que plus de 2 000 candidats étaient inscrits ou en attente de passer l’examen. Les examinateurs et les patients standardisés, accoutumés à l’examen en présentiel, ont aussi eu besoin de soutien face à ce rapide changement de format. À la suite de nombreux problèmes techniques causés par la virtualisation, le CMC cessa définitivement la prestation de l’EACMC, partie II, en juin 2021.

Même s’il ne fait aucun doute que la prestation virtuelle d’évaluations des compétences cliniques est possible, il est crucial de pouvoir gérer les attentes des participants, dans la mesure où ceux-ci se heurteront très probablement à des difficultés techniques pendant leur examen. De plus, notre mandat d’évaluer équitablement les candidats, qu’ils soient formés au Canada ou à l’étranger, constitue un autre élément à prendre en compte concernant le recours aux outils virtuels pour les évaluations à enjeux élevés. En effet, bien que les examens virtuels puissent être offerts sans les inconvénients des déplacements associés aux examens en présentiel, une maîtrise insuffisante de la virtualisation peut avoir une incidence sur le rendement d’un candidat lors de l’examen.

Les leçons apprises

Compte tenu de la confiance et des responsabilités dont les médecins font l’objet, la valeur d’une évaluation objective et indépendante au service de la sécurité des patients demeure essentielle. L’élimination des évaluations à enjeux élevés et des examens nationaux normalisés aurait des répercussions considérables.

L’évaluation est un moteur d’apprentissage et oriente les programmes et activités de formation des facultés de médecine; le mode de prestation d’une évaluation peut également favoriser une évolution de l’environnement éducationnel.

Le CMC entend continuer à adapter ses évaluations, conscient qu’elles doivent cadrer avec la manière dont les compétences sont testées dans un contexte familier de prestation de soins, et que parmi les compétences émergentes doivent figurer celles requises pour la prestation de soins virtuels. Alors que nous continuons, de concert avec nos partenaires, à nous pencher sur le développement de technologies à des fins d’évaluation objective, il est indéniable que celles-ci doivent s’inspirer de la manière dont les soins de santé sont assurés, de même qu’être aisément comprises et accessibles.

Quant à l’avenir des évaluations du CMC, une approche multidimensionnelle intégrant une évaluation indépendante des connaissances et des compétences cliniques des candidats en vue de l’octroi d’un permis d’exercice est essentielle. Alors que nous adoptons de nouvelles technologies, nous devons être parés à affronter les obstacles et à assurer un soutien aux candidats, au personnel et aux participants au fil des changements. Compte tenu du potentiel d’inclusion qu’offre la prestation virtuelle d’évaluations à enjeux élevés, il nous faut continuer à explorer des technologies émergentes qui répondront aux exigences des évaluations ainsi qu’aux besoins des candidats et des intervenants dans un avenir proche et plus lointain.



Pour visionner la présentation de la Dre Topps et la
période de questions qui a suivi, veuillez cliquer ici (en anglais seulement).