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NouvellesL’Assemblée annuelle du CMC de 2024 rassemble diverses parties intéressées dans le cadre de séances plénières et d’ateliers inspirants

L’Assemblée annuelle du CMC de 2024 rassemble diverses parties intéressées dans le cadre de séances plénières et d’ateliers inspirants

Le 9 octobre 2024

Les 23 et 24 septembre derniers, le Conseil médical du Canada (CMC) et son équipe de direction ont été les hôtes de l’Assemblée annuelle de 2024, à laquelle ont pris part plus de 80 participants des organisations partenaires du CMC. L’événement, qui s’est déroulé au siège social du CMC à Ottawa, a accueilli des invités spéciaux, dont le ministre fédéral de la Santé, l’honorable Mark Holland, la jeune gardienne du savoir Kyrstin Dumont, et le Dr Kwadwo Kyeremanteng, chef du département des soins critiques de L’Hôpital d’Ottawa, dont le discours principal a été des plus inspirants.

L’Assemblée annuelle de 2024 a aussi offert des séances en petits groupes, chacune portant sur un thème du plan stratégique de 2024-2027. Le CMC est reconnaissant aux animateurs d’avoir partagé leur expertise, de même qu’aux représentants des organisations partenaires qui ont pris part aux séances suivantes :

Les cheminements vers le permis d’exercice et l’expérience des DIM

Dr Shafi Bhuiyan et Dr Mahamadou Douaré

Cette séance a permis aux participants d’identifier les obstacles auxquels les diplômés internationaux en médecine (DIM) sont fréquemment confrontés dans leur cheminement vers l’exercice de la médecine au Canada, et de chercher ensemble des solutions possibles à ces problèmes. Le Dr Bhuiyan, professionnel de la santé issu lui-même de l’immigration et professeur à la Toronto Metropolitan University, à la University of Memphis, à la University of Toronto et à la Bangladesh University of Health Sciences, a mis en lumière les difficultés auxquelles les DIM doivent faire face à leur arrivée au Canada, dont la nécessité de trouver un emploi rémunéré pendant qu’ils effectuent leur cheminement vers l’obtention d’un permis d’exercice et l’absence d’accès aux postes de résidence. « Quatre-vingt-dix pour cent des médecins formés à l’étranger qui ont réussi leurs examens d’aptitude n’arrivent toujours pas à décrocher une résidence en raison du nombre limité d’ouvertures et de leur distribution inéquitable », a expliqué le Dr Bhuiyan aux participants. Son co-présentateur, le Dr Douaré, un DIM occupant actuellement le poste de directeur de l’inscription du Collège des médecins et chirurgiens du Nouveau-Brunswick, a insisté sur l’importance des médecins formés à l’étranger pour pallier la pénurie de médecins au Canada, particulièrement dans les régions mal desservies, rurales et éloignées.

Les participants ont souligné le fait que les DIM qui souhaitent exercer la médecine au Canada ne disposent pas d’un itinéraire clair pour les guider dans leur cheminement vers l’obtention d’un permis d’exercice, en plus de devoir satisfaire les exigences en matière de pratique récente à leur arrivée dans un nouveau pays. Le fait que seulement certaines provinces offrent des programmes d’évaluation de la capacité à exercer (ECE) est une autre difficulté qui a été soulevée. Les participants à l’atelier ont convenu que plus de mentorat à l’intention des DIM serait utile, de même que la disponibilité de ressources « tout-en-un » qui procureraient un meilleur soutien aux médecins immigrants dans leur cheminement vers l’exercice de la médecine au Canada.

Évaluation en milieu de travail

Dr Eric Holmboe et M. Maxim Morin

L’évaluation en milieu de travail, méthode visant à évaluer les activités des médecins dans leur milieu d’exercice, a été le sujet d’un atelier animé par le Dr Eric Holmboe, chef de la direction d’Intealth et professeur associé de médecine à la Yale University School of Medicine, et M. Maxim Morin, directeur de l’évaluation au CMC. Bien qu’ils aient qualifié cette méthode de « jeune science », les présentateurs ont insisté sur le fait qu’elle était essentielle à l’amélioration de la formation médicale, ainsi que pour assurer l’aptitude des médecins à fournir des soins sécuritaires et centrés sur les patients.  

Le Dr Holmboe a expliqué que bon nombre d’évaluateurs notent le rendement en fonction d’un cadre personnel — autrement dit, en fonction de ce qu’ils feraient dans des situations similaires —, alors que l’évaluation en milieu de travail, elle, permettrait d’obtenir un portrait objectif plus exact et plus fiable. « Nous devons établir ce que sont les résultats escomptés », a expliqué le Dr Holmboe. « Nous nous sommes souvent fiés à des facteurs auxiliaires, comme les années de formation, et aux processus, mais ces facteurs ne garantissent pas nécessairement la compétence. Les suppositions que nous faisons peuvent entraîner des difficultés. » Les participants à l’atelier ont pris part à un exercice révélateur, lors duquel ils ont observé une courte interaction entre un médecin et un patient, puis ont attribué une note au candidat sur une échelle de neuf points. Bien que tous les participants aient observé la même interaction, les notes qu’ils ont accordées se situaient entre trois et sept sur neuf.   

Pour éviter un tel écart, le Dr Holmboe et M. Morin ont proposé des stratégies d’élaboration de modèles mentaux communs montrant que l’évaluation de compétences particulières peut grandement favoriser l’attribution de notes cohérentes et objectives. Les évaluateurs doivent aussi apprendre à utiliser correctement les formulaires d’évaluation et bien comprendre les éléments auxquels ils doivent porter attention lorsqu’ils effectuent une évaluation. « S’ils ne savent pas ce qui est recherché dans un scénario donné, les évaluateurs ne porteront attention qu’à certains détails », selon le Dr Holmboe. Les présentateurs ont mis de l’avant le fait qu’il faut adopter une mentalité de croissance pour pouvoir créer un modèle mental commun. Ils ont aussi souligné que les enseignants se doivent de reconnaître qu’ils ne sont pas toujours des experts dans tous les domaines qu’ils sont appelés à évaluer, et qu’ils peuvent eux-mêmes avoir des lacunes à combler sur le plan de la prise d’anamnèse, de l’examen physique, de l’offre de conseils ou de la communication centrée sur le patient. De plus en plus de données probantes montrent que l’évaluation en milieu de travail pourrait améliorer la qualité et la validité des résultats.  

La séance s’est conclue par une discussion sur l’influence qu’ont des évaluateurs bien formés sur la validité des résultats de l’évaluation en milieu de travail, renforçant l’idée que la formation des évaluateurs et l’adoption de modèles mentaux communs sont essentielles à la mise en œuvre d’évaluations exactes, fiables et valides. 

L’atelier offert par le Dr Holmboe et M. Morin a mis en lumière la nature évolutive de l’évaluation en milieu de travail, ainsi que la nécessité constante de raffiner les stratégies d’évaluation par le biais de la recherche, de la formation et des applications pratiques.

Registre national des médecins (RNM) : séance d’information

Mme Deepa Turner et M. Jamie Osmond

Les participants à l’Assemblée annuelle ont eu une première occasion d’en apprendre davantage au sujet du Registre national des médecins (RNM) et d’assister à une démonstration de l’outil qui permettra d’améliorer la collaboration entre les provinces et territoires au Canada en consolidant et en centralisant les données sur les médecins. Mme Turner, directrice du Répertoire et centre des inscriptions au CMC, et M. Osmond, registraire adjoint au College of Physicians and Surgeons of Newfoundland and Labrador, ont décrit un outil qui révolutionnera l’accès aux soins de santé partout au pays en améliorant l’accessibilité, l’exactitude et la facilité de recherche des titres de compétences des médecins. La plateforme, premier pas vers la mobilité des médecins, ouvre la voie à la création d’une réserve nationale de médecins remplaçants. Le registre affichera les données démographiques relatives aux médecins, le ou les lieux où ils exercent, leurs coordonnées et leur Numéro d’identification médicale du Canada (NIMC). Il contiendra aussi de l’information sur leurs diplômes de médecine et sur toute mesure disciplinaire dont ils ont fait l’objet. Bien que le RNM soit géré par le CMC, toutes les données appartiennent à chacun des ordres des médecins participants. Onze des 13 ordres des médecins ont intégré le RNM; l’intégration complète devrait prendre de 12 à 18 mois à partir d’avril 2024.