Les programmes d’évaluation de la capacité à exercer (ECE) jouent un rôle important pour garantir que les médecins formés à l’étranger qui ont suivi ce processus ont les compétences nécessaires pour exercer au Canada. Les médecins qui se soumettent à une ECE font l’objet d’une période d’observation et d’évaluation directement dans un environnement de travail pendant 12 semaines par des évaluateurs formés. Après avoir terminé avec succès une ECE, les participants doivent faire demande pour un permis provisoire et effectuent un service post-évaluation dans une région de la même province ayant besoin de médecins.
Au-delà des évaluations des médecins
Les programmes d’ECE tiennent compte de l’importance du processus même et de ses incidences futures sur le système de santé canadien.
« Ces programmes permettent d’évaluer les diplômés internationaux en médecine (DIM) en milieu clinique dans une province en particulier », explique Mme Fleur-Ange Lefebvre, directrice générale et chef de la direction de la Fédération des ordres des médecins du Canada (FOMC). « Il est important que ces médecins subissent une période d’observation dans un cadre d’exercice avant d’être admissibles à l’obtention d’un permis d’exercice. La profession de médecin comporte des risques élevés, et les responsables des ordres des médecins doivent pouvoir s’appuyer sur un processus valable et exhaustif afin de respecter leur mandat de protection du public et des patients. »
Ainsi, il était nécessaire de mettre au point un modèle pancanadien comportant des normes, des outils et des documents communs à utiliser dans le cadre des programmes d’ECE. De nombreux partenaires, dont les responsables des ordres des médecins, des programmes d’évaluation et du Conseil médical du Canada (CMC), ont collaboré à l’élaboration de stratégies d’évaluation cohérentes et comparables à appliquer partout au pays.
« Selon le chapitre sept (mobilité de la main-d’œuvre) de l’Accord de libre-échange canadien (anciennement l’Accord sur le commerce intérieur), la plupart des médecins détenant un permis d’exercice dans une administration doivent être admissibles à l’obtention d’un permis d’exercice dans une autre province ou un autre territoire sans devoir se soumettre de nouveau à des examens », ajoute Mme Lefebvre. « Ainsi, il est important que les divers programmes d’ECE suivent les mêmes normes et les mêmes exigences; c’est la meilleure façon de s’assurer que les responsables de tous les ordres des médecins peuvent faire confiance aux processus d’évaluation en vigueur dans chaque province et territoire. »
Un processus visant à assurer la comparabilité
Comment pouvons-nous nous assurer que le processus d’évaluation en place dans toutes les provinces et tous les territoires demeure valide? C’est en réponse à cette question qu’un processus d’évaluation des programmes a été créé.
Les principaux objectifs sont de fournir un cadre d’amélioration continue pour les programmes d’ECE, de surveiller et de mesurer de façon soutenue la comparabilité des programmes d’ECE et de guider les décisions quant à l’amélioration constante des activités et des efforts liés à l’ECE pancanadienne. »
Mme Marguerite Roy,
Chercheuse en éducation médicale, CMC
De plus, le processus permet de juger dans quelle mesure les programmes d’ECE respectent les normes applicables à l’exercice de la médecine familiale, de la médecine interne et de la psychiatrie.
Le processus a été mis en œuvre à titre de projet pilote en 2017 et a été lancé depuis. Mme Roy ajoute que « le processus inspire la confiance des responsables des ordres des médecins et constitue une occasion pour les responsables des programmes d’apprendre les uns des autres et de transmettre des pratiques exemplaires. »
Le processus d’évaluation des programmes fait appel aux participants à différents niveaux. Les responsables des programmes d’ECE, les évaluateurs et les candidats sont invités à remplir un sondage visant à recueillir des commentaires sur des aspects en particulier. Les données sont recueillies une fois par année et regroupées pour créer trois types de rapports : des rapports sur les programmes, des rapports nationaux et des rapports nationaux anonymisés. « Les responsables de programmes aiment vraiment ce processus », affirme Mme Roy. « Ils estiment qu’il est utile pour amorcer une réflexion sur l’année précédente et des discussions avec les autres responsables quant aux améliorations à apporter. »
L’avenir du modèle pancanadien
« Les responsables de la FOMC s’attendent à ce que les programmes continuent de refléter le milieu clinique visé et le champ d’exercice de chaque DIM qui subira l’évaluation. Nous nous attendons aussi à ce que tous les responsables des programmes d’ECE respectent les normes convenues », affirme Mme Lefebvre. Les responsables des organisations ayant participé à l’élaboration et à l’amélioration du modèle pancanadien d’ECE disposent maintenant du processus d’évaluation des programmes pour continuer d’assurer le succès de cette initiative.
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