Lorsque les médecins potentiels passent l’examen d’aptitude du Conseil médical du Canada (EACMC), partie I, les questions auxquelles ils doivent répondre sont élaborées par des médecins canadiens qui font face chaque jour à la réalité des soins intégrés et interprofessionnels.
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C’est le cas de la Dre Marie Hayes qui dévoue son quotidien à la gestion de la Clinique de santé Jacques-Cartier à Sherbrooke, au Québec, à titre de copropriétaire et directrice médicale. Cette réalité lui offre une perspective globale du système de santé et influence grandement son rôle de vice-présidente du comité d’épreuve de psychiatrie de l’EACMC, partie I.
En tant que médecin de famille, la Dre Hayes s’est intéressée à la santé mentale tout au long de sa carrière. Au cours de sa résidence en médecine familiale à l’Hôpital général de Montréal, elle a travaillé en psychiatrie avec des patients ayant une maladie mentale grave et chronique. Selon elle, le temps passé auprès de ces patients, combiné à l’excellent enseignement reçu l’ont bien préparée à sa pratique. À ses débuts en tant que médecin en milieu rural à Shawville, au Québec, elle a continué d’acquérir de l’expérience en aidant des patients ayant des problèmes psychologiques et souffrant de maladies psychiatriques, et ce, de son propre chef ou en collaboration avec des travailleurs sociaux et des psychologues en raison d’une pénurie de personnel au sein des services psychiatriques spécialisés.
« Lorsque nous abordons des problèmes de santé avec une personne, nous nous penchons sur la santé physique et mentale. Les problèmes de santé mentale ne doivent pas être stigmatisés ni isolés de la santé générale d’une personne. Nous devons aussi examiner l’incidence de la santé physique sur la santé mentale d’une personne. Il s’agit d’une préoccupation et d’une priorité pour tous les médecins de famille. »
Dre Marie Hayes,
Médecin de famille et vice-présidente du comité d’épreuve de psychiatrie de l’EACMC, partie I
La Dre Hayes souligne que cette vision influence les changements apportés aux questions de l’EACMC, partie I. Elle explique que l’approche du Comité d’épreuves en psychiatrie évolue continuellement afin de refléter cette intégration dans l’examen.
« C’est stimulant de concevoir les questions, et cela demande beaucoup de créativité », dit-elle. « Nous sommes très satisfaits lorsque nous arrivons à laisser transparaître, dans les questions que nous rédigeons, les cas et les problèmes que nous rencontrons réellement dans la pratique médicale. »
Elle précise que l’élaboration des questions est un effort collaboratif impliquant la participation de tous les membres du comité et les agents d’élaboration d’examen qui travaillent au CMC. De cette manière, « une question évolue et peut devenir fort différente de ce qu’elle était au début ».
Elle mentionne que le comité diversifié représente différentes régions du Canada et différents types de pratique. « Tout le monde apporte sa touche personnelle selon sa région, son domaine de pratique et son expérience de travail. »
La Dre Hayes travaille dans une ville de taille moyenne, d’un peu plus de 160 000 habitants, selon les données du recensement de 2016. Sa clinique dessert toutefois une grande région rurale et compte une clientèle francophone et anglophone. Ainsi, Sherbrooke reflète en partie la diversité retrouvée au Canada.
C’est une collectivité que la Dre Hayes connaît bien pour y avoir grandi avant de partir pour entreprendre ses études en médecine à l’Université d’Ottawa. Il y a vingt ans, elle est retournée dans sa ville natale pour prendre soin de ses parents âgés et n’est jamais repartie. Elle et son époux y ont élevé leurs trois filles.
À titre de copropriétaire de sa clinique, elle apprécie l’administration et déclare qu’il est important d’avoir un milieu de travail bien organisé pour de nombreuses raisons, notamment pour l’évolution des soins interprofessionnels. « Il faut que ce soit la bonne personne qui donne les soins. Nous sommes en étroite collaboration avec le personnel infirmier, le personnel infirmier praticien de même que les travailleurs sociaux, les pharmaciens, les psychologues et les autres professionnels de l’équipe », affirme-t-elle.
Elle croit que les soins intégrés et interprofessionnels représentent l’avenir des soins primaires au Canada. « Tout est beaucoup plus complexe de nos jours, il nous faut donc apprendre à collaborer pour le bien-être du patient », dit-elle.
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