Réflexions de notre directeur général : le Dr Viren Naik discute de l’avenir du CMC | Le Conseil médical du Canada
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Nouvelles
NouvellesRéflexions de notre directeur général : le Dr Viren Naik discute de l’avenir du CMC

Réflexions de notre directeur général : le Dr Viren Naik discute de l’avenir du CMC

Le 29 mai 2024

Au début de mars, le Conseil et l’équipe de direction du Conseil médical du Canada (CMC) ont pris part à une séance stratégique en vue de déterminer les prochaines étapes de l’évolution de l’organisation. Plusieurs sujets ont été abordés, dont la modernisation des évaluations et des registres afin de mieux servir le système d’octroi de permis d’exercice et d’assurer l’accès à des soins sécuritaires. Cette séance, tenue à peine deux mois après que le Dr Viren Naik a assumé le rôle de directeur général le 1er janvier 2024, guidera le CMC sur un horizon d’un à trois ans. Nous nous sommes assis avec le Dr Naik pour discuter de sa vision de l’avenir pour l’organisation.



Qu’est-ce qui vous a motivé à assumer le rôle de directeur général du CMC, et quelle est votre vision pour l’organisation?

Le CMC est une équipe et une famille du tonnerre, qui approche avec un profond dévouement et une grande fierté l’offre de produits et de services de grande qualité pour favoriser la prestation de soins sécuritaires. Je voulais continuer à faire partie de l’équipe et tenter à mon tour d’en être le capitaine.

Quelles sont les principales priorités que vous souhaitez mettre en place pour le CMC au cours de l’année ou des années à venir?

Mes priorités sont les suivantes :

  • Faire du CMC un partenaire estimé, pertinent et digne de confiance au sein du système de certification et d’octroi de permis d’exercice.
  • Servir nos candidats et nos partenaires avec de plus en plus de transparence et centrer nos décisions, nos produits et nos services sur eux.
  • Faire en sorte que l’ensemble de l’organisation prenne son travail à cœur et continue de déployer les efforts nécessaires pour contribuer positivement au système de soins de santé.

Dans la foulée de la séance stratégique avec le Conseil du CMC, pouvez-vous nous donner un aperçu de certaines initiatives ou de certains des points à retenir qui sont ressortis des discussions?

Nous espérons que le thème qui sous-tend l’ensemble de notre plan stratégique est notre engagement à servir et à appuyer le système de réglementation et d’octroi de permis d’exercice, avec pour but ultime d’offrir à la population canadienne un accès accru et sécuritaire aux médecins. Dans le cadre de notre plan stratégique de trois ans, renouvelable chaque année, une priorité accrue est accordée aux diplômés internationaux en médecine (DIM), sur lesquels le système de soins de santé canadien a toujours compté, ainsi qu’aux moyens d’innover sur les plans de l’évaluation et du cheminement vers l’obtention d’un permis d’exercice afin que ces professionnels puissent se joindre plus rapidement aux effectifs du secteur de la santé. Nous nous devons aussi de réévaluer l’expérience de nos candidats et de les aider à naviguer les nombreuses étapes et complexités de la pratique médicale dans le contexte canadien.

Vu le fait que le Canada doit compter sur le concours de diplômés internationaux en médecine (DIM), pouvez-vous nous en dire plus au sujet de votre plan de soutien à leur intégration au sein du système de soins de santé canadien?

La qualité de la formation médicale et postdoctorale (résidence) est hétérogène à l’échelle mondiale. Il n’existe malheureusement pas de normes d’agrément internationales permettant d’établir une équivalence significative entre la formation postdoctorale reçue par les DIM et la Norme canadienne. En l’absence de normes de ce genre, des évaluations ont été utilisées pour sélectionner les diplômés internationaux en mesure d’intégrer des programmes canadiens de formation postdoctorale et d’évaluation de la capacité à exercer en milieu de travail, à la suite desquels ils peuvent passer à la pratique autonome.

Certains DIM ne répondent pas aux exigences de ce cheminement traditionnel. Nous devons explorer d’autres avenues pour intégrer ces DIM, y compris l’octroi plus graduel de permis d’exercice. À titre d’exemple, la pratique supervisée en tant qu’assistant clinique ou médecin adjoint dans les hôpitaux et les cliniques peut être d’une aide précieuse pour alléger le fardeau d’un médecin superviseur face à un volume croissant de patients. De plus, ces stages supervisés permettent aussi aux candidats de se former aux compétences émergentes (p. ex. dossiers médicaux électroniques) et aux compétences culturelles (p. ex. santé des Autochtones) qui sont propres au Canada.

Quel est votre point de vue au sujet de la responsabilité sociale d’entreprise? Et comment croyez-vous que le CMC pourrait contribuer de manière positive à la société par le biais de ses activités?

Toutes les activités du CMC sont envisagées sous le prisme de la responsabilité sociale d’entreprise.

À titre d’exemple, l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) sont des valeurs primordiales pour le CMC. Cela dit, ce n’est pas tant le but qui compte mais le chemin pour y parvenir. C’est donc la voie de l’EDI que nous avons choisi d’emprunter dans le cadre de plusieurs de nos initiatives et que nous parcourons avec nos partenaires bienveillants, dont on a tant à apprendre. Alors que le personnel du CMC gagne en diversité, nous devons nous assurer qu’il en soit de même au sein de l’équipe de gouvernance et de nos comités de façon que nous puissions orienter nos stratégies relatives aux DIM en fonction de leur expérience. Pour y arriver, nous devons mettre en place des processus de recrutement ouverts, transparents et réfléchis. Nous devons nous encourager les uns les autres à voir les choses dans un contexte d’EDI aussi souvent que possible, et prendre le temps nécessaire pour nous assurer que c’est ce que nous faisons, car le CMC est une organisation agile, performante et axée sur les résultats. Nous voulons nous assurer le concours de nos partenaires et créer un espace leur permettant de nous montrer la voie, et ainsi faire en sorte que toute initiative qui les touche soit élaborée par eux et dans leur intérêt.

Un aspect de notre responsabilité collective qui prend de plus en plus de place est la santé planétaire. On ne peut pas parler de santé sans aborder la santé planétaire. Le CMC, qui a à cœur sa responsabilité de protéger la planète, a mis sur pied de nombreuses initiatives vertes et de réduction du carbone, y compris la réduction des déplacements dans la mesure du possible. Notre édifice moderne et à la fine pointe a également été conçu pour conserver l’énergie de différentes manières.

Alors que nous préparons la prochaine génération de médecins à reconnaître l’importance de l’EDI et de la santé planétaire en tant que facteurs contributifs à la santé des patients et de la population, nous œuvrons à intégrer ces objectifs importants à nos plans directeurs éventuels en matière d’évaluation.

Pourquoi les évaluations objectives indépendantes sont-elles importantes dans le domaine médical? Quelle incidence les évaluations et le processus d’octroi d’un permis d’exercice ont-ils sur la qualité des soins de santé offerts au Canada?

L’obtention d’un diplôme d’une faculté de médecine ou d’un programme de formation accrédités constitue une mesure importante du niveau de compétence. L’agrément permet d’évaluer le système d’éducation au sein d’un programme donné; toutefois, les nuances au niveau du contenu et de l’expérience clinique peuvent varier d’une faculté à l’autre.

Bien qu’une évaluation objective ne puisse pas mesurer toutes les compétences qui sont attendues d’un médecin, celle-ci fournit un échantillon de l’ensemble de ces compétences, établies au moyen d’un plan directeur, qui permet d’assurer qu’une norme nationale est respectée, peu importe où le médecin a reçu sa formation. Dans le contexte de programmes de formation de grande qualité, la réussite aux examens confirme que les connaissances ont été acquises. En revanche, l’obtention de mauvais résultats par un candidat peut être un signe que celui-ci pourrait compromettre la sécurité des patients lors de la prestation de soins. Des données solides et émergentes semblent indiquer que le rendement aux examens objectifs a une incidence sur les issues pour les patients, notamment sur le nombre de plaintes, la durée de l’hospitalisation et la mortalité.

Un programme d’évaluation fait le pont entre la formation, le rendement aux examens et l’évaluation objective du rendement clinique en milieu de travail, ce qui donne aux candidats l’occasion de démontrer leurs connaissances, leurs compétences et leurs attitudes avec plus d’authenticité sur le plan professionnel. Une évaluation en milieu de travail portant sur un éventail de rencontres cliniques, effectuée au moyen d’outils d’évaluation validés, constitue un complément aux examens, permettant ainsi de mieux éclairer les décisions en matière de certification et d’octroi de permis d’exercice, sans égard au programme de formation. Fait important, les évaluations objectives, à l’instar d’un permis de conduire, sont davantage axées sur l’aspect sécuritaire de la pratique que sur la qualité. Dans le domaine des soins de santé, la qualité découle de deux aspects essentiels de la carrière de tout médecin, à savoir l’expérience et le développement professionnel continu.

En tant que leader, vous êtes souvent reconnu pour votre transparence. Comment comptez-vous favoriser la transparence au CMC?

Le CMC s’engage à être transparent, en articulant toujours nos décisions et nos communications autour de nos candidats et de nos partenaires.

La transparence est l’une de nos valeurs fondamentales. Nous priorisons la transparence à l’échelle de l’organisation en ce qui concerne les décisions et les orientations que nous voulons mettre de l’avant en nous assurant que les candidats restent informés tout au long du processus d’évaluation et de reconnaissance des titres de compétences, ainsi qu’en prenant contact avec nos partenaires lorsque vient le temps de relever des défis et de tirer parti des occasions qui se présentent. En tant que particuliers et qu’organisations ayant des responsabilités de nature réglementaire, notre but collectif et généralisable est le même : assurer un accès à des soins de santé sécuritaires aux patients du Canada. Je crois que la transparence, en plus d’accélérer notre progression en tirant parti des synergies, nous permet aussi d’apprendre de nos erreurs et des difficultés que nous avons rencontrées. Dans la pratique, nous avons démontré notre engagement envers la transparence lors de la cyberattaque dont nous avons été victimes récemment.

Mes trois objectifs grisants réellement énormes (OGRE) sont les suivants :

  1. que le processus de reconnaissance des titres de compétences, les évaluations et les certifications du CMC soient estimés par les organismes de réglementation de l’obtention d’un permis d’exercice, et que les candidats affichent ces certifications en toute fierté;
  2. que le CMC soit reconnu pour ses programmes d’évaluation et ses registres novateurs et adaptables, lesquels permettent de maintenir la Norme canadienne, et qu’il soit vu comment étant réceptif aux besoins des patients au Canada;
  3. que le CMC soit un lieu de travail prisé, où les employés travaillent et s’amusent avec passion. J’ai eu le bonheur de côtoyer, de former et de mentorer la prochaine génération de leaders dans ses murs.



Nous sommes reconnaissants au Dr Naik de s’être ouvert à nous. Son dévouement et son approche novatrice aideront le CMC à naviguer les changements et à atteindre ses objectifs. Restez à l’affût des développements à venir en réponse à l’évolution des besoins des candidats et des exigences relatives à l’obtention d’un permis d’exercice au Canada, tout en assurant la prestation de soins sécuritaires aux patients grâce à l’évaluation des étudiants et des médecins et à une gestion améliorée des données sur les médecins.