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Un endroit où les médecins de famille se sentent chez eux

Le 25 avril 2019

La Nouvelle-Écosse s’attaque à une grave pénurie de médecins, notamment en lançant un programme d’ECE renouvelé

En Nouvelle-Écosse, on entend régulièrement aux bulletins de nouvelles que des milliers de résidents n’ont pas de médecin de famille et que des dizaines de postes de médecin de famille sont vacants. Les organisations de soins de santé travaillent ensemble pour trouver des solutions afin d’attirer plus de médecins. « Le lancement d’un programme d’évaluation de la capacité à exercer (ECE) renouvelé est l’une des méthodes qu’utilise la province dans l’espoir de remédier à la pénurie de médecins », explique la Dre Fiona Bergin (à gauche), directrice des services cliniques du Nova Scotia Practice Ready Assessment Program (NSPRAP). Comme l’a déjà annoncé le College of Physicians and Surgeons of Nova Scotia (CPSNS), l’ancien programme, qui s’appelait le Clinician Assessment for Practice Program (CAPP), a pris fin en 2015, après 10 ans d’existence.

« La fin du programme a créé une lacune dans certaines collectivités qui avaient bénéficié de la pratique des diplômés internationaux en médecine (DIM). En outre, la pénurie croissante de médecins de famille dans de nombreuses autres collectivités a possiblement mené à la création du NSPRAP », dit la Dre Bergin.

Pour s’harmoniser avec les pratiques d’ECE à l’échelle du pays, la Nouvelle-Écosse a créé un plan directeur en s’appuyant sur le travail de la Collaboration nationale en matière d’évaluation et sur l’expérience des responsables de programmes semblables dans d’autres provinces. La Dre Bergin précise que l’ancien programme CAPP comportait un solide volet de formation assorti de mentorat durant l’évaluation clinique.

En revanche, dans le cadre du NSPRAP, on choisira des candidats qui sont considérés comme prêts à exercer la médecine. Le nouveau programme tirera également parti des outils de l’ECE de la collaboration nationale en matière d’évaluation qu’a élaborés le Conseil médical du Canada (CMC), notamment l’examen lié à la prise de décisions thérapeutiques.

Les DIM font partie de la solution

La Nouvelle-Écosse a notamment eu recours à l’ECE pour tenter de faire venir des médecins dans la province et, fait plus important encore, s’assurer qu’ils y restent.

S’il y a quelqu’un qui a adopté sans réserve le mode de vie de la côte Est, c’est bien la Dre Abir Hussein (à droite). En 2011, dans le cadre de l’ancien programme CAPP, elle a été sélectionnée et placée à Yarmouth, sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. La Dre Hussein, une immigrante originaire d’Égypte venue ici avec son époux et ses trois enfants (elle en a maintenant quatre), n’a pas fait que rester à Yarmouth; elle est également devenue la directrice des études postdoctorales à la Dalhousie University dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

« Je me suis sentie accueillie par la collectivité. J’étais incluse, et mes enfants l’étaient également », a-t-elle dit. Son époux, un spécialiste de la médecine interne, a fait une résidence à Saint John, au Nouveau-Brunswick, puis l’a rejointe en Nouvelle-Écosse. « La principale raison pour laquelle je suis restée, c’est l’esprit de collégialité qui règne au Yarmouth Hospital et dans le cadre de ma pratique. Nous sommes comme une famille. Je me sens appuyée et valorisée. » Elle dit que la beauté naturelle de Yarmouth et la culture axée sur la famille l’ont également incitée à rester.

Le NSPRAP, comme l’ancien programme CAPP, comporte une exigence de « service post-évaluation » selon laquelle le médecin doit exercer la médecine durant une certaine période dans une collectivité touchée par une pénurie de services. Les médecins qui se soumettent à l’ECE aident à combler les lacunes dans les régions rurales en offrant des soins durant cette période. « Le problème, c’est que certains médecins ne restent pas dans les régions rurales de la Nouvelle-Écosse », reconnaît la Dre Hussein, qui constate le même problème chez les résidents en formation postdoctorale locaux qu’elle aide à former. « Toutefois, l’ECE reste tout de même un bon outil de recrutement. Certains vont s’établir et élire domicile, comme moi. »

Se préparer à l’ECE

Créer un nouveau programme à partir de zéro est « très excitant », ajoute la Dre Bergin. En collaboration avec une coordonnatrice de programme et une adjointe administrative, elle a élaboré une myriade de politiques et de procédures qui doivent être mises en place.

Même si le programme est offert par le département de médecine familiale de la Dalhousie University, il suppose la participation de plusieurs autres partenaires : le Nova Scotia Department of Health and Wellness, la Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse, le CPSNS et, bien sûr, le CMC.

« Il s’agit d’un programme intégré. Chacun dépend du travail des autres », explique la Dre Bergin. Par exemple, le CPSNS examine les titres de compétences des candidats, et la Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse décide à quel endroit les candidats exerceront la médecine.

Le programme passe à la vitesse supérieure, puisque le CPSNS vient tout juste de recommander les trois premiers candidats. « La prochaine étape consistera à interroger les candidats afin de déterminer s’ils conviennent au programme et à offrir aux candidats sélectionnés la possibilité de démontrer leurs compétences cliniques dans diverses collectivités où ils seront évalués par des médecins de famille chevronnés », affirme la Dre Bergin. C’est une excellente nouvelle pour les nombreux Néo-Écossais qui attendent d’avoir un médecin de famille.