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Profil : la Dre Aymé Debesa Padilla — une nouvelle perspective de l’exercice de la médecine

Le 14 mars 2019

La médecine familiale a entraîné la Dre Aymé Debesa Padilla dans un périple qui l’a menée de Cuba, son pays natal, à Outlook, en Saskatchewan, son nouveau chez-soi. Elle aime l’ambiance « tranquille et accueillante » de la petite ville et les défis stimulants liés à l’établissement de sa nouvelle pratique.

Maintenant qu’elle est mieux établie, la Dre Debesa Padilla explique que son parcours n’a pas été facile. Le fait que son mari, un avocat, et elle-même étaient tous deux des professionnels ne leur épargnait pas les réalités de la vie dans un pays où il y a des difficultés économiques. La Dre Debesa Padilla, qui a exercé la médecine familiale à Cuba après avoir obtenu son diplôme en 2001, se souvient qu’« il était très difficile de mettre du pain sur la table. C’est aussi simple que cela. »

Le couple a décidé d’immigrer au Canada au moyen du Programme des travailleurs qualifiés (fédéral), tout en connaissant les obstacles liés à la reconnaissance des titres de compétences dans un autre pays. Ils se sont installés à Swift Current et, par la suite, à Cabri, en Saskatchewan.

L’évaluation de la capacité à exercer

Heureusement, la Dre Debesa Padilla a appris l’existence du programme d’évaluation de la capacité à exercer offert en Saskatchewan, la Saskatchewan International Physician Practice Assessment (SIPPA). Depuis que le programme a été lancé en janvier 2011, 24 cohortes de candidats ont réussi la SIPPA en huit ans. Le taux de succès s’élève à 98 % pour ce qui est du volet des évaluations cliniques sur le terrain, ce qui a permis à 327 médecins d’exercer leur profession en Saskatchewan. Le directeur médical de la SIPPA, le Dr Jon Witt, attribue le succès du programme aux médecins évaluateurs dédiés de même qu’à la sélection des candidats menée par les organismes partenaires de la SIPPA tels que saskdocs, le College of Physicians and Surgeons of Saskatchewan, la Saskatchewan Health Authority (SHA) et les processus d’évaluation soutenus par le Conseil médical du Canada.

« J’ai commencé à passer les examens et à obtenir mes documents de Cuba », explique la Dre Debesa Padilla. « C’était un défi de réussir tous les examens et de terminer le processus ».

« Je suis très reconnaissante d’avoir été admise au programme de la SIPPA. La concurrence est très forte. » Elle est aussi d’avis que le programme est très gratifiant. « J’ai rencontré beaucoup de gens exceptionnels, tant parmi mes collègues que parmi les évaluateurs. »

En 2017, elle a commencé à exercer la médecine de manière indépendante à Outlook, une collectivité d’un peu plus de 2 000 personnes, située à 80 kilomètres au sud-ouest de Saskatoon, près du lac Diefenbaker.

Une nouvelle vie à Outlook

La Dre Debesa Padilla et son mari se plaisent dans une petite ville. « Nous sommes originaires d’une ville de taille semblable à celle de Saskatoon. C’était trop populeux et bruyant. Nous apprécions vraiment la vie en milieu rural. » Saskatoon est à moins d’une heure de route d’Outlook, s’ils souhaitent aller au cinéma ou assister à un spectacle, a-t-elle souligné. Elle aime aussi l’exercice de la médecine en région rurale.

– Dre Aymé Debesa Padilla,
   Médecin de famille, Outlook, Saskatchewan

Il y a des différences entre le Canada et Cuba pour ce qui est de l’exercice de la médecine — « c’est assurément plus avancé ici; Cuba est un pays en développement » — et il y a aussi des similitudes. Elle ajoute que le système de santé de Cuba a été calqué sur le service national de la santé du Royaume-Uni, qui offre un contexte de l’exercice de la médecine semblable à celui du Canada.

De l’évaluation à l’encadrement et au mentorat

Le Dr Witt s’assure de demeurer en contact avec les médecins ayant suivi la SIPPA après qu’ils ont commencé à exercer leur profession, ce qu’il fait bien souvent dans le cadre de ses fonctions d’urgentologue et de chef d’équipe en traumatologie. La Dre Debesa Padilla affirme que le fait d’avoir maintenu la communication avec le Dr Witt a été avantageux et qu’elle estime son expérience.

Le fait de discuter avec des collègues médecins qui ont suivi la SIPPA « m’aide à comprendre les modifications que l’on doit apporter au programme », explique le Dr Witt. « Je me renseigne sur les aspects pour lesquels les choses se passent bien, et les aspects qui leur posent des difficultés. »

Ainsi, les responsables de la SIPPA sont en train d’explorer la possibilité d’introduire un programme qui offrirait de l’encadrement et du mentorat aux médecins une fois qu’ils exercent leur profession. « Nous en sommes au début des discussions avec des représentants de la faculté de médecine de la University of Saskatchewan, de la SHA et de la Saskatchewan Medical Association pour lancer ce projet. »

À Outlook, la Dre Debesa Padilla s’adapte de plus en plus. Elle a récemment adopté un chiot cubain. « Étonnamment, il s’accommode bien à l’hiver. » Par ailleurs, sa mère, qui vit en Espagne, vient lui rendre visite et passe de longs séjours au Canada, où elle a noué des amitiés.

Le Dr Witt affirme que certains de ses amis de la région d’Outlook lui ont dit que la Dre Debesa Padilla s’intègre dans sa nouvelle collectivité. « Les gens là-bas l’adorent! »