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Évaluation des médecins tout au long de leur formation et de leur carrière

Le 10 janvier 2018
Les organisations qui participent à l’évaluation des médecins d’aujourd’hui et de demain ont uni leurs forces pour travailler à l’élaboration d’un continuum de l’évaluation au Canada

La Dre Sarita Verma dresse un portrait de la vie médicale au Canada, de l’inscription à une faculté de médecine à la retraite, en passant par la formation, la résidence et la pratique. « Chaque étape du chemin est gérée par une organisation différente », souligne‑t‑elle. Comme le livre blanc publié avec cet article le décrit, pour passer d’une étape à l’autre il faut réussir divers examens et différentes évaluations. Cependant, certaines de ces étapes de carrière comportent des lacunes, notamment lorsque les médecins reçoivent peu de rétroaction, voire aucune, et d’autres se chevauchent, par exemple lorsqu’ils doivent passer plusieurs examens qui visent à évaluer des compétences semblables.

« Comment garantir que les médecins conservent leur apprentissage tout au long de leur vie? Quel est le but de suivre tous ces programmes de formation? » demande la Dre Verma, vice‑présidente de l’Association des facultés de médecine du Canada (AFMC) et ancienne doyenne en formation postdoctorale à Queen’s University et à Toronto University. Un groupe de travail formé d’organisations d’évaluation médicale et d’établissement de normes du Canada ainsi que d’ordres des médecins répond actuellement à ces questions.

Le groupe a accepté de collaborer en 2014, moment où plusieurs organisations avaient des projets en cours qui avaient une incidence sur l’évaluation. Le CMC préparait son Projet sur le plan directeur relatif à l’évolution des évaluations, l’AFMC dirigeait le projet portant sur l’Avenir de l’éducation médicale, le Collège des médecins de famille mettait en œuvre le programme triple C (insérer le lien), et le Collège Royal présentait son initiative La compétence par conception. Les membres du groupe se sont rendu compte que les évaluations existantes étaient gérées en « vase clos », ce qui devaient cesser, explique la Dre Claire Touchie, conseillère en chef en éducation médicale du CMC.

Le livre blanc Continuum de l’évaluation pour le Canada vers un programme d’évaluation national appelle à un système d’évaluation national et cohérent. Le terme « continuum » renvoie à la fois à l’ensemble du cycle de vie du médecin et aux nombreuses organisations qui participent à l’évaluation, déclare la Dre Touchie.

Lors d’une séance de réflexion tenue en avril 2016, 25 participants provenant de diverses organisations ont discuté de ce à quoi ressemblerait un « monde de l’évaluation » idéal. La discussion a entraîné l’élaboration du livre blanc qui, à son tour, a mené au « sommet » du 15 septembre 2017. « Cela a été une journée magnifique », dit la Dre Touchie. Profitant de leur élan, les participants ont tiré plusieurs conclusions ont été tirées. D’abord, ils ont convenu que l’opinion des patients doit être entendue. Ensuite, le groupe de travail a demandé aux organisations concernées d’approuver en principe les recommandations du livre blanc. Enfin, les participants ont conclu qu’ils doivent être prudents dans l’élaboration d’un système d’évaluation. À une époque où les médecins sont confrontés à des pressions accrues sur de nombreux fronts, l’évaluation ne doit pas représenter une charge importante ni imposer plus d’obstacles sur le plan administratif.

« Le simple fait que ces organisations s’unissent pour accomplir tout ça est fascinant », explique le Dr Glenn Regehr, directeur adjoint de la recherche au Centre for Health Education Scholarship du University of British Columbia, et conseiller pour le livre blanc. Il affirme que cette collaboration est probablement unique au monde. La Dre Touchie est d’accord. « Le Canada est assez petit pour que nous puissions y arriver. »

Cependant, c’est également un but difficile à atteindre, mentionne le Dr Regehr. « Je mets au défi le groupe de travail de réfléchir à la façon dont cela va se traduire en pratique au quotidien. » Il déclare que l’évaluation doit fournir des données significatives aux praticiens afin qu’ils puissent « réfléchir à leur propre pratique et la comprendre, ainsi que se concentrer sur leur formation et leur éducation continue », ce qui profitera, enfin de compte, aux patients.